homepage |
palestina |
i
crimini israeliani giorno per giorno |
internazionale |
Parti Communiste Libanais
http://www.lcparty.org , mailto:lcparty@inco.com.lb
Seule la solidarité internationale arrêtera le bain de sang
21.07.2006
Huit jours après : Les causes et les objectifs de l'agression
israélienne sanglante contre le Liban
Seule la solidarité internationale arrêtera le bain de sang
Le Liban, tout le Liban, brûle et saigne depuis huit jours sans que
les Nations Unies ou leur Conseil de sécurité arrivent à une décision
minimale : celle d'exiger d'Israël un cessez-le-feu accompagné d'une
condamnation claire et nette concernant les massacres des civils, la
destruction de l'infrastructure et l'emploi d'armes interdites
(bombes à phosphore, gaz, bombes à fragmentation…etc.).
Plus de 400 morts et 3500 mutilés et blessés, des dizaines de
milliers de logements détruits, des dizaines de ponts et de routes
éventrés, plus de vingt usines rasées, des milliers de voitures et de
camions disloqués, des milliers d'hectares de culture et d'arbres
fruitiers incendiés. Et le crime se poursuit sous les yeux de Georges
W. Bush et de son ambassadeur aux Nations Unies, John Bolton, mais
aussi de tous les chefs d'Etats, grands et petits, puissants ou
faibles et, surtout des chefs d'Etats arabes qui trouvent normal de
céder aux exigences américaines tandis que les soldats de la Finul
(Forces Intérimaires des Nations Unies au Liban) refusent toute
assistance aux habitants du village de Marwahine, dont 25 périrent
sous les bombes israéliennes aux portes des troupes envoyées par Kofi
Anan pour protéger les civils.
Cette description ne reflete pas tous les faits de l'agression,
surtout que l'operation israelienne se perpetue.
Les détenus libanais et le droit international
Les causes de cette agression continuent à faire couler beaucoup
d'encre en Occident et aident les chaînes de télévision à trouver des
sujets à discuter. Et l'accusation que nous entendons se répéter
inlassablement à longueur de journée est : pourquoi le Hezboullah a-t-
il choisi ce moment précis pour prendre en otages deux soldats
israéliens afin de demander la libération d'autres otages libanais
présents (illégalement, bien entendu) en Israël depuis plus de 24 ans
et, même pour Samir Kantar, depuis plus de 28 ans ?
A cette question, nous en répondons par deux autres : pourquoi les
gouvernements successifs en Israël refusent-ils de libérer les otages
libanais, malgré leur retrait de la majeure partie du Liban depuis 5
ans déjà ? Et pourquoi refusent-ils d'appliquer des résolutions
datant de 1948, 1967, 1973 concernant le retrait de leur occupation
de Nkhaileh, des sept villages libanais frontaliers, des fermes de
Chebaa et des hauteurs de Kfarchouba ? Surtout que John Bolton, et
avant lui Georges Bush et Condolezza Rice et d'autres chefs d'Etats,
donnent à Israël l'aval d'exécuter par le feu et le sang la
résolution 1559, parue en 2004, et concernant la confiscation des
armes de la Résistance nationale libanaise contre l'occupation
israélienne.
Bien sûr, les raisons ne manquent pas au plus fort dont la raison
"est toujours la meilleure", puisque certains arguent du fait que ces
armes sont au service de l'Iran ou bien de la Syrie, comme si le
Hezboullah, aujourd'hui, et avant lui, les communistes et autres
résistants n'étaient pas des patriotes libanais et comme si le droit
international et la Charte des Nations Unies (à la rédaction de
laquelle le Liban avait activement contribué) ne sont faits que pour
certains peuples au détriment de certains autres ; sinon, comment
expliquer cette unanimité à appuyer le meurtrier au détriment des
victimes (dont le peuple palestinien dans Gaza et les territoires
occupés).
La résistance libanaise avait le droit de faire tout ce qui est en
son pouvoir pour libérer les détenus libanais et, aussi, les
territoires toujours occupés. Et, il n'est pas nécessaire d'avoir,
comme certains prétendent, une reconnaissance de la part de la Syrie
qui avait pris, par la force, ces territoires au début des années
Cinquante du siècle passé, pour pouvoir affirmer leur appartenance au
Liban, puisque des documents existaient en France (l'Etat mandataire
avant l'indépendance du Liban) et, qu'en 1968 (donc, bien avant la
résolution 242), le président libanais Charles Hélou avait, par
l'intermédiaire des instances internationales, demandé à la Syrie de
sortir des fermes de Chebaa. D'ailleurs, le " Front de Résistance
Nationale Libanaise" communiste avait reparlé de ces fermes en 1978
et les annales de l'histoire du Liban notent que plus d'une opération
de résistance ont été faites dans cette région avant même la
naissance du Hezboullah.
Le plan israélien pour le Liban et la région
Donc, l'agression subie, aujourd'hui, par le Liban dépasse de loin
les deux otages israéliens ou la libération des trois otages libanais.
Elle vise d'autres objectifs :
Le premier, sur le plan libanais, est de poursuivre les objectifs de
l'agression de 1982, à savoir faire du Liban un Etat-satellite
acceptant sans condition aucune le leadership d'Israël dans la région
au sein du projet mis en évidence en 1993 puis il y a quelques
années : le Grand Moyen Orient dirigé par les Etats-Unis et,
accessoirement, par Israël. Un Moyen Orient où les pays arabes seront
desarmés et Israel comblé d'armes y compris l'arsenal nucleaire et
chimique. Voilà pourquoi les armées de l'Egypte et de l'Irak furent
démantelées et voilà pourquoi il faut que les Palestiniens et les
Libanais rendent les armes. Ainsi, la résolution 1559 s'éclaire d'un
jour nouveau.
Le second, sur le plan libanais toujours, est la mainmise sur l'eau,
considérée comme source d'énergie essentielle en ce début du
troisième millénaire. Et Israël avait tablé sur l'eau libanaise
(Litani, Hasbani, Wazzani) comme sur l'eau provenant des hauteurs du
Golan; voilà pourquoi, il a besoin des fermes de Chebaa, qui gardent
la route de l'eau, et voilà aussi pourquoi il faut une zone
démilitarisée au Sud du Liban ou, plutôt, une zone où personne ne
vit. Et les 21 villages frontaliers du Liban ainsi que la présence
actuelle de la Résistance doivent être éliminés au plus tôt.
Le troisième a rapport avec la situation en Palestine. En effet, la
guerre contre le Liban "a fait oublier" ce qui se passe là :
massacres quotidiens, destruction, prises d'otages…etc. Tout cela au
nom de la "démocratie" à la mode américaine, puisque les Etats-Unis
de Georges W. Bush trouvent normal qu'un peuple soit puni parce qu'il
a voté contre le gré de celui qui l'occupe et que l'occupant et
meurtrier de ce peuple soit récompensé par une aide
inconditionnelle : 2,2 milliards en armes sophistiquées pour la seule
année 2005, dont les F15 et les F16 très perfectionnés qui nous
bombardent aujourd'hui.
Le quatrième, enfin, a rapport avec l'Irak (et l'Iran) où
l'administration américaine actuelle s'enlise. Elle voudrait, donc,
avant l'ouverture de la campagne présidentielle, "refaire le plein"
de ses chances en regroupant par la peur d'un terrorisme inexistant
chez nous, mais créé auparavant par cette administration qui avait
donné plein pouvoir à Ben Laden et à ses "moujahidins" pour faire "la
guerre sainte" à l'ancienne Union soviétique. Et dans cet objectif,
nous mettons ce qui se passe en Irak et en Afghanistan. Sans oublier
la campagne concernant "la seule menace nucléaire iranienne" que
Henry Kissinger avait évoqué dans le journal "Le Monde", il y a de
cela quelques mois, et qu'il avait refusé de comparer à l'arme
nucléaire détenue par Israël parce que ce pays défend les valeurs
américaines ? !!!
Ce plan américano-israélien se poursuit parce que le gouvernement
libanais n'est pas arrivé à exécuter la part qui lui était échu et
qui consistait à mettre fin à la présence armée du Hezboullah et des
factions palestiniennes au Liban : ce qui faciliterait l'implantation
de ces Palestiniens au Liban et permettrait d'accélérer les étapes de
l'élaboration du Grand Moyen Orient précité.
Conclusion
Pour toutes ces raisons, l'agression généralisée d'Israël va se
poursuivre sous la direction des Etats-Unis. Seule une grande
campagne de protestation et de pression peut l'arrêter avant qu'il ne
soit trop tard. Un cessez-le-feu immédiat et durable doit être exigé.
Quant à la résolution 1559, elle relève du ressort du Liban qui
demande aussi l'application des autres résolutions internationales,
dont celles exigeant le droit au retour du peuple palestinien et la
construction des Etat indépendant sur son territoire national.
Le peuple libanais a besoin de toute la solidarité internationale
sous toutes les formes pour arrêter le bain de sang dans lequel
Israël l'a plongé depuis plus de 10 jours. Ses enfants, tués et
mutilés, exigent un cri unanime contre leurs meurtriers et ceux qui
les dirigent et leur procurent les armes.
Compte-rendu préparé par Le bureau politique du
Parti Communiste Libanais
(Beyrouth, le vendredi 21 juillet 2006)